Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"

Publié le par AmalgamExplo

Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"

L’amont du Maria ferait-il peur à nos troupes ? Bon d’accord, c’est un peu long, étroit et humide par endroits et les combinaisons n’aiment pas. Depuis octobre rien pour la jonction Xendako - PSM via le Maria si ce n’est une virée pour commencer à rééquiper les cascades, rechercher d’improbables niveaux supérieurs et … le confinement ! Tout ça compliqué par l’accès à Xendako depuis la fermeture de la frontière avec l’Espagne : 2h30 et 700 m de dénivelé depuis Sainte Engrâce au lieu de 20 minutes depuis la route internationale.

Alors, certains ont commencé à suggérer, tout doucement, de tenter le coup par le bas via la Verna, l’Aranzadi et le Maria puisqu’on sait depuis le dernier raid dans Xendako que le terminus atteint est à 30 ou 40 mètres maxi d’un point bien identifié du Maria sur la topo du SC Poitevin de 1977. Après tout, faire la jonction en descendant des puits d’un côté ou en les escaladant de l’autre ça revient (presque) au même. Mais il y a un problème : lors du raid de retopographie de janvier 2019 on n’avait pas réussi à retrouver l’étage supérieur où devrait déboucher Xendako. C’est pour ça que le Papou des Deux Sèvres, le ABre de Gascogne et le Mickey … de la Pierre remontent le Maria ce samedi 13 mars à la recherche de l’étage perdu.

7 heures du matin : la cafetière chante dans la cuisine d’Arrakoeix, il y a encore un peu de sommeil dans les yeux de certains, mais les kits sont prêts depuis la veille et on ne va pas tarder à décoller.

10 heures : après une bonne suée dans la Verna et dans la montée à l’Aranzadi, on est au pied de la première cascade. On emprunte l’itinéraire de recherche des niveaux supérieurs : sportif et acrobatique, mais on pourra sans problème améliorer le tout en restant hors d’eau.

Passées les cascades on commence la recherche d’un accès plus rapide au niveau +10 / + 15 du méandre qu’on avait emprunté au retour du raid de 2019 afin d’éviter les passages étroits et agressifs au niveau de l’actif du méandre. 100 m en amont de la troisième cascade une petite escalade avec quelques coincements et déchirures de combi conduit au niveau espéré, mais là, on s’aperçoit que ce niveau continue vers l’aval. Presque du large avec une banquette providentielle. Le Papou des Deux Chèvres y va et débouche bientôt en plafond au-dessus de la troisième cascade. 40 mètres de gaz au-dessous, mais nous repérons un puits pour rejoindre l’actif juste en amont de la cascade. On a peut-être trouvé l’itinéraire rêvé.

 

Dans le méandre entre 10 et 15 mètres au-dessus de l'eau
Dans le méandre entre 10 et 15 mètres au-dessus de l'eau
Dans le méandre entre 10 et 15 mètres au-dessus de l'eau
Dans le méandre entre 10 et 15 mètres au-dessus de l'eau

Dans le méandre entre 10 et 15 mètres au-dessus de l'eau

300 mètres en amont, on approche du point le plus proche du terminus de Xendako et là, un pissou arrive du plafond. A peu près le débit du P66 (le Brumisateur) de Xendako. Mais 8 mètres plus haut, l’eau arrive d’un passage étroit et sans courant d’air.

L'arrivée du Pissadou

L'arrivée du Pissadou

Encore 200 mètres vers l’amont et on quitte le méandre pour du plus gros. Le puits Juini n’est plus loin. On y est 10 minutes plus tard après être passés à côté de la base d’un gros puits sonore. Partout dans le ruisseau et sur des vires on rencontre des galets et des blocs de chailles. Pourtant, ces chailles de silex ne sont présentes que dans les couches supérieures du Crétacé, 400 mètres au-dessus de nous. Les grands puits qui se perdent dans le noir bien au-delà de nos phares remontent peut-être tout près de la surface.

Le puits des "micro chailles" et la remontée vers les supérieurs (???)
Le puits des "micro chailles" et la remontée vers les supérieurs (???)
Le puits des "micro chailles" et la remontée vers les supérieurs (???)

Le puits des "micro chailles" et la remontée vers les supérieurs (???)

Base du Juini : cris, échos, coup de phare vers le haut. L’escalade est possible sur 30 mètres au moins, mais au-dessus c’est tout noir et les échos viennent de bien plus haut. De là, on commence à rechercher la galerie qui doit conduire à l’étage de 1977. On la repère sur la topo extraite du bidon de bouffe. On trouve la plateforme d’accès 10 mètres au-dessus de l’actif et on scrute dans la direction indiquée sur la topo, et là … un grand trou noir de 15 mètres de large, 30 de long et 40 de haut, mais de galerie, point ! Le Papou tente une traversée en hauteur mais il se retrouve dans une alcôve qu’il a déjà exploré peu avant. C’est quoi ce bazar ? Il n’y a qu’une explication : on s’est fait piquer la galerie ! On s’attend à une demande de rançon. Il y a bien une autre solution qu’on ose à peine envisager : la topo des poitevins, dont l’actuel président de l’Arsip, est foireuse dans ce secteur. On chasse vite de nos têtes cette idée farfelue qui nous vaudrait sans doute les foudres présidentielles et on se dit qu’il faudra revenir avec des yeux moins fatigués et un peu de matos d’escalade. Ou alors redescendre dans Xendako et débouler dans le Maria par cette galerie ou ailleurs sans se poser plus de questions.

Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"

10 heures plus tard, nous sommes de retour à Arrakoeix à siroter une deuxième bière et à retourner coupe et plan de 77 dans tous les sens pour tenter de savoir où peut bien être passée cette galerie.

Retour dans le Maria deux jours plus tard. Pas pour le Juini, mais pour achever le rééquipement hors d’eau des cascades et l’évacuation du vieux mat en ferraille utilisé par les anglais en 1973 dans la troisième cascade. Désormais, le Maria est plus sympa avec des équipements hors d’eau, la plupart des passages étroits shuntés et quelques cordes dans les ressauts les plus délicats.

Dans la foulée, on déséquipe également les cordes restées en place dans la galerie parallèle à Aranzadi (galerie Arrakoeix).

L'équipement au sec de 2021

L'équipement au sec de 2021

Mardi matin : il ne pleut pas comme les jours précédents. Alors on consacre quelques heures aux falaises d’Ehujarre pour atteindre un porche (UT 103) repéré depuis longtemps en rive droite et bien placé dans l’axe de la galerie des Lacs d’Arphidia. Une demie heure de marche bon train et nous sommes au bord du vide. Sous nous, 200 m de verticale jusqu’aux éboulis, mais le porche ne devrait pas être à plus de 50 mètres. Du promontoire on ne le voit pas, mais on sait qu’il est quelque part en dessous.

Papou descend mais la première corde de 50 mètres est trop courte. Il rajoute une 30 et continue la descente, mais à ce moment un premier vautour commence à tourner autour de lui, puis un second et d’en haut on en voit d’autre arriver. On se demande si c’est pour l’admirer dans l’effort ou pour le casse-croûte. Une bonne heure plus tard, il est de retour. Il n’a pas atteint le porche. Corde un peu courte et surtout, vu la présence des vautours il peut y avoir des nids avec des petits dedans. On reviendra quand ils seront partis.

Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"
Le Maria Dolorès enfin accessibles aux "gros"

La prochaine explo réunira deux équipes : La première qui continuera la descente de Xendako au-delà du terminus de l’automne dernier (quitter à monter jusqu’à l’entrée par le ravin d’Arphidia) et la deuxième qui partira à sa rencontre en remontant la Maria en fouillant entre l’arrivée d’eau et la zone des grands puits remontants.

 

Texte Mickey.

Photos (tirées de la vidéo à venir) Alain

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